30 Mai Hommage aux bâtisseurs Gilles Joncas et Francine Frenette !
L’hommage rendu lors de la soirée Gala de remise des bourses 2024, à l’Estrimont, Orford, est ici reproduit.
« L’année 2023 fut l’année de la nouvelle image réseau AIT. Que de fierté d’être arrivé, après 32 ans d’existence, à ce changement. Ce serait une 3e image pour l’Association, mais un premier changement de nom. Nouvelle bannière. Nouvelle mission étendue de coop à l’ATÉ puis maintenant à l’Apprentissage intégré au travail (AIT). De nouvelles opportunités, de nouveaux défis.
Toutefois, ce n’est pas de cela que je veux vous entretenir. Car sans les énergies des fondateurs, nous ne serions pas là ce soir…
L’année 2023 a été marquée par le décès de deux (2) bâtisseurs de l’ACDEC-Québec en novembre dernier: Francine Frenette et Gilles Joncas. Ceci est leur hommage.
Difficile de parler de ces deux personnes sans sonder leur héritage à l’Association. Quelques personnes dont Roger Harvey, retraité du l’ÉTS et présent de nombreuses années à l’ACDEC-Québec, ont gentiment donné de leur temps et de leurs souvenirs pour en permettre l’élaboration.
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FRANCINE FRENETTE
Francine Frenette, de son nom d’épouse Francine Roberge, travaillait à l’École commerciale du Cap. Elle aurait contribué au démarrage de l’ACDEC-Québec avec Gilles Joncas. Francine joint le conseil d’administration et en fut secrétaire-trésorière de 1995 à 2008. À son départ, elle est demeurée adjointe administrative jusqu’en mai 2018. Un bel hommage lui avait été rendu en 2019 lors du colloque annuel à Québec.
Francine a été de plusieurs comités en simultané : communication, financement, perfectionnement, jusqu’à son départ en 2008. A titre de secrétaire-trésorière du CA, Francine était partie prenante dans tous les dossiers en plus de sa mémoire phénoménale. Roger Harvey dit qu’elle a été d’une aide précieuse durant sa présidence (2004-2008). Francine organisait tout, s’occupait de tout, était un pilier ! Ses contacts, tirés de son expérience politique antérieure à l’École de commerce du Cap a permis d’avancer la cause des stages au Québec.
Interrogé sur sa perception de Francine, Roger Harvey indique qu’« elle était tellement dévouée, impliquée et dédiée à l’ACDEC Québec, que je peux facilement affirmer qu’elle était une des figures les plus marquantes de l’Association. Les présidentes, les présidents et les membres du conseil d’administration qui ont travaillé avec Francine à l’organisation des réunions du CA et des deux sessions de développement, l’une tenue en automne et l’autre en été, lui reconnaîtront ses qualités professionnelles et personnelles. »
Francine Frenette est décédée le 19 novembre 2023. Elle avait 71 ans.
Francine a laissé tout un héritage derrière comme en témoigne plusieurs boîtes de dossiers de l’Association. Pilier, bâtisseuse. Elle y a passé plus de 25 ans, voire près de 30 ans.
Merci Francine pour ton dévouement sans borne à l’Association, avec dynamisme, cœur et énergie!
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GILLES JONCAS
Gilles Joncas est diplômé de l’École Polytechnique de Montréal, en génie. Co-fondateur de l’ACDEC-Canada en 1973 et fondateur de l’ACDEC-Québec en 1991. Mais c’est dès ses premières expériences qu’il réalise l’ampleur de l’expérience acquise en cours d’études.
Son fils Marc Joncas rapporte les propos de son père : « une expérience durant mes études de génie m’auraient été tellement profitable ». Les opportunités de la Vie l’amèneront sur le chemin qui fut le sien: croiser Michel Normandin, ingénieur et professeur, qui a procédé à la création du programme d’enseignement coopératif de l’Université de Sherbrooke, une première au Québec. Puis prendre les rênes du Service de la coordination de l’UdS. Et toujours prôner les stages auprès des organisations, des syndicats, des ministères, paver la voie à ce qui est aujourd’hui recherché par les étudiants et étudiantes.
À ses débuts, peu après ses études, Gilles Joncas occupe le poste d’enseignant en génie au sein de l’Université de Sherbrooke pendant 10 ans (1956-1966). Un professeur, Michel Normandin entend parler du programme coop à Université de Waterloo. Il amène Gilles Joncas avec lui : c’est un coup de cœur pour les deux, ils embarqueront dans cette initiative à plein régime. En 1971, Gilles Joncas devient directeur général du Service de la coordination. Poste qu’il occupera jusqu’en 1994.
À ceci s’ajoute son rôle dans la création d’associations d’enseignement coopératif (dont l’Association canadienne de l’enseignement coopératif en 1973), sans oublier ses efforts dans l’installation du régime coopératif au sein d’autres milieux universitaires québécois. Alors que Gilles Joncas présidait l’Association canadienne de l’enseignement coopératif (ACDEC), il s’est assuré que les programmes coopératifs de Sherbrooke agissent en tant que modèles pour l’enseignement coopératif québécois, permettant à l’ensemble des programmes coop de cette époque de recevoir l’agrément de l’ACDEC.
En faisant quelques recherches, notamment le Rapport annuel 1991-1992, on retrouve la date de constitution officielle de l’ACDEC, soit avril 1991. Le 16 octobre 1991, les membres élisaient un exécutif composé de trois membres du groupe universitaire et de cinq membres des collègues et cégeps. Le secrétariat s’est établi au Cégep de Saint-Jérôme, “puisque la première secrétaire-trésorière était Mme Lise Boivin, du Cégep de St-Jérôme.” Tel fut donc le 1er siège social de l’Association.
Les 3 priorités qui ont été établies à la suite de la compilation du sondage sont dans l’ordre :
- Le travail auprès des centrales syndicales;
- Assurer le développement harmonieux du régime coopératif aux niveaux universitaire et collégial;
- Travailler à accroitre l’implication des employeurs et des gouvernements.
Le travail avec les centrales syndicales visait d’assurer un développement réaliste du régime coopératif. Au départ, l’an 1 fut de rencontrer la CSN, qui était à l’époque la « plus grande centrale syndicale au Québec » pour mettre en place des stages en « étroite collaboration entre les institutions d’enseignement, le personnel enseignant, les employeurs et les syndicats ».
Les principaux dossiers du premier Conseil Exécutif incluaient la préparation d’un mémoire sur l’Enseignement coopératif à l’intention de la Commission parlementaire sur l’Avenir de l’enseignement coopératif, qui fut présenté le 22 septembre 1992. Également, deux séries d’ateliers à l’intention de l’ensemble des membres de 2 jours chacun, sur divers aspects de l’enseignement coopératif. Et à l’époque, c’est entièrement en présence que se font réunions et ateliers. C’est aussi l’époque de tout par la poste que parviennent les informations
Dans le rapport 1992-1993, il est fait état de « l’explosion du régime coopératif au niveau collégial. Depuis 2 ans, les collèges et cégeps ont commencé à développer cette formule. « Ce développement ultra-rapide nécessite que l’on concentre nos efforts pour assurer un développement harmonieux du régime coopératif en respectant les caractéristiques et les traditions”. Ce fut la tenue du 1er congrès annuel, en sus des 2 sessions de développements.
Les années passent…En 2008-2009, ce fut une année de transition : « deux piliers ont tiré leur révérence en juin dernier laissant derrière eux des souliers bien grands à chausser ». C’était le départ mentionné de Roger Harvey qui est demeuré disponible pour ses successeurs et de Francine Frenette, qui a poursuivi à titre de secrétaire d’association. Selon les archives, son dernier contrat d’adjointe a pris fin le 25 mai 2018.
En 2008-2009, on compte 34 collèges et 9 universités. Une nouvelle image était née (3 cercles et acdec en lettre attachée). C’est le début des formulaires d’adhésion employeurs, de publicité dans le Scoop, et des commandites. C’est aussi la création d’un site web pour l’acdec-québec. Enfin, les règlements généraux sont revus.
Les comités diffèrent un peu de ceux d’aujourd’hui: le comité CAFCE, le Comité national ATE du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), avec des rencontres auprès du ministère.
En 1999, l’ACDEC-Québec donne ses premières bourses. Gilles était encore actif à certaines réunions, et c’est à l’issue de l’une d’elle que l’idée fut lancée: on pourrait créer une bourse, on y donnerait votre nom ! Chose dite, chose faite!
La première remise de bourse se déroule en 1999, sous la présidence de Yves McSween, et accompagné de Gilles Joncas lui-même.
Homme qui ne cesse de s’impliquer, Gilles Joncas sera plus de 10 années sur le conseil d’administration du CHUS (Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke), cause pour laquelle il s’est également dévoué.
Gilles Joncas, merci pour la cause de votre vie: la formation intégrée aux études. Une idée de début de carrière dès la fin du bac, et par la suite une série d’événements qui ont pavés la Voie à toute une carrière dans le domaine des stages, à militer et à prôner les stages auprès des organisations, syndicats, ministères.
Merci pour votre dévouement sans repos.
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Gilles Joncas fut le 1er président de l’ACDEC-Québec, et depuis 33 ans, d’autres lui ont succédé. Ayant toujours à cœur l’avancement de la cause des stages au fil du temps.
Au travers des années, chaque conseil aura vécu des variations sur le plan de l’économie, des lois et règlements, de la démographie étudiante et ses besoins changeants. Mais toujours, au cœur, l’expérience de stages rémunérés pour permettre à tout étudiant de mieux connaître ses forces, ses aspirations, découvrir le marché du travail et apprendre à s’y glisser pour se réaliser.
Au-delà des présidences, bien des gens se sont impliqués dans l’exécutif du conseil d’administration, plusieurs encore ici présents dans la salle du colloque : Marjolaine Guay, Lise Geoffroy, Joanne Ross, Pascal Fournier notamment. Hier, aujourd’hui, demain.
Cet hommage se voulait un souhait de reconnaissance envers deux bâtisseurs et l’héritage qu’ils nous ont légués à l’ACDEC-Québec : Gilles Joncas et Francine Frenette.
Longue vie à l’Association canadienne de l’enseignement coopératif, division Québec
Longue vie au réseau AIT, Apprentissage intégré au travail. »